Sans brassière, sans chandail, SEINS NUS!

août 31, 2013


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New York, la Grande Pomme, la Ville aux milles dépenses, la Ville à la mode excentrique et aussi, depuis longtemps déjà... la Ville où les femmes sont en droit de se promener seins nus, au même titre que les hommes.

En effet, depuis 1992 déjà, la Cour Suprême de la métropole a tranché : les femmes qui désirent se promener en chest n’en seront guerre punies. Pourquoi est-ce encore d’actualité deux décennies plus tard, me direz-vous ? Parce que, cette année, deux jeunes femmes ont décidé de remettre l’enjeu sur la table et l’une d’entre elle, Elizabeth Siematkowski, de traverser le populaire Williamsburg bridge en patins à roues alignées topless. Tout ça, sous le couvert du hashtag #toplessblading, AH!


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C’est après avoir lu l’article écrit par cette courageuse femme dans le webzine Refinery 29, que j’ai décidé d’y réfléchir plus sérieusement. « Sure, it’s been brutally hot all month long, and I knew I was within my rights to do it, but the question of whether going topless was empowering to or degrading of women still weighed heavily on my mind. » - E. Siematkowski

Au départ, je l’avoue, j’étais choquée. Je suis pourtant une pro-militante et pratiquante du mouvement braless, (oh! la révélation!). Donc, je comprends tout à fait le besoin de se défaire de la prison du buste (héhé). Serait-ce d’ailleurs la continuité logique de ce début d’émancipation ? Je pense, au contraire, qu’il s’agit d’un tout autre débat.


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Malgré mes connaissances et mon amour des seins libres (lorsque le poids de l’attirail le permet, cela va de soi) à ma première lecture, j’ai tout de même éprouvé un malaise : une sorte d’inconfort. Comme si dans ma tête, le geste tendait (encore) vers société hyper-sexualisée. Ouf, lourd !

Après réflexion, je pense qu’il y a plus que ça dans le mouvement, dans le geste. En Europe par exemple, les plages de nudistes pullulent et les hommes s’en sortent (sauf pour quelques weirdos) pas traumatisés pour autant. Peut-être que si notre société nous avait habitué à la nudité naturelle, je n’aurais pas éprouvé ce sentiment de recul ? Peut-être que le vrai problème est qu’en Amérique, les seules occasions où l’on voit et conçoit la nudité sont dans des contextes hyper-sexualisés ? (Hahum, comme l’horrible vidéo de Blurred Lines ou encore celui de Justin Timberlake, supposément artsy (?), par exemple !)
Attention! Il est important de ne pas confondre le mouvement FEMEN au mouvement topless. FEMEN, c'est une utilisation du sexe dans le but de faire parler d'un mouvement, un mouvement qui a par ailleurs assez déraillé merci. Au départ, utiliser la nudité pour choquer et pour faire régir les "machos de ce monde", ça peut passer. Sauf que, quand on utilise le sexe, ou encore le corps de la femme dans un but marketing: ça ressemble étrangement à de la publicité des années 1960, rétrograde et misogyne. Le but des adeptes du mouvement topless en cours, c'est justement de ne pas faire parler d'elles, du moins, pas pour leurs corps. Elles souhaitent plutôt passer inaperçue, tel un homme se promenant les seins à l'air. 

 Au final, la traversée du pont s’est faite tout naturellement, sans commentaires des passants, sans faire dérailler d’hommes de la piste cyclable (lol). Mais bon, c’est New York quand même et plus rien n’est à l’épreuve des New-Yorkais pas vrai?

Et vous, vous en pensez quoi ?
Gabrielle Xx



Gabrielle, collaboratrice du samedi
à propos de l'auteur:

Gabrielle est étudiante en communication, mais ne s’y limite pas. Wannabe végétalienne, elle adore le yoga chaud, son petit chum et les lattes au lait de soya. Originaire des Cantons de l’Est, la grande ville est toutefois sa muse et s’en séparer serait sans contredit sa plus grande peine d’amour. Pour apprendre à la connaître, suivez-la sur Instagram(@gabriellelh), Twitter(@g_lauzier) ou Pinterest (Gabrielle Lauzier-Hudon). 


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